Sorti d'hospit & ma mère
Cher journal,
Demain, mon hospitalisation se finit. Elle aura duré presque 4 mois. J'aurai des rendez-vous à l'hôpital de jour. Selon les psychiatres, je suis schizophrène. Je prendrai donc des médicaments toute ma vie. Je ne sais pas trop quoi en penser pour l'instant. Malgré cela, je vais bien, et j'espère continuer à aller de cette manière. Ça arrive que j'aie des disputes dans la tête mais j'arrive à les mettre de côté.
Dans ma dernière lettre, j'avais dit que je parlerais de ma mère. Faire mon sac avant une sortie ou camp scout était quelque chose de très éprouvant, car ma mère s'énervait beaucoup et me stressait. Elle ne me laissait pas faire mon sac tranquille de mon côté. Elle mettait un maximum de choses dans mon sac sans jamais prendre en compte ce que je lui disait. Ensuite, en camp scout, je devais marcher avec un sac beaucoup trop lourd pour moi. Même les autres scouts me le faisaient remarquer. Mais ma mère ne voulait rien entendre. Sauf que c'est moi qui le portait ensuite, ce satané sac. Je me souviens que je me disais même que je voudrais arrêter les scouts, juste pour ne pas vivre ce moment avant les activités. Quand j'étais plus grand, à 18 ans, pour partir en camp itinérant, cela s'est passé comme cela : pendant que je prenais ma douche, ma mère me demande si elle peut mettre des choses dans mon sac ; Je répond par la négative clairement et distinctement. Que fait-elle alors ? Elle s'en fout, prendre mon sac, l'amène dans le salon, et commence à y mettre je ne sais quoi. Je la confronte ensuite, elle savait très bien que j'avais dit "non". J'avais 18 ans. Un grand garçon, n'est-ce pas ? D'ailleurs, vous savez ce qu'elle m'a offert pour le Noël de ma dernière année de lycée ? Du coloriage pour enfant. Elle n'a même pas fait attention qu'elle avait 10 ans de retard. Bref, pour en revenir au sac, j'ai développé la stratégie suivante : Je fais le sac comme je le veux. Ensuite, elle profite d'un instant pour mettre pleins de choses dès que j'ai le dos tourné. Puis, je prends mon sac, je jette très vite le maximum de choses possible en la bloquant physiquement. Enfin, je pars rapidement pour pas qu'elle puisse réagir. Vous ne trouvez pas cela ridicule ? Bien sûr, comme je faisais ça dans la précipitation, je jettais trop de choses, et ils m'en manquait ensuite. Mais je préfère avoir trop peu de choses à porter que trop. Ce qui me rend fou, c'est que j'ai beau esssayer de lui en parler, elle s'en fiche totalement.
A un atelier de sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles à l'école, on m'a montré une vidéo sur le consentement. Le coeur de cette vidéo est de dire qu'on devrait respecter le consentement de la personne comme on demande le consentement pour faire du thé. Sauf que ma mère ne respecte pas le consentement, même pour le thé : elle me demande si je veux du thé ; je lui réponds que non ; Que fait-elle ? Elle vient et pose le thé devant moi. Elle n'en a rien à faire de ce que je lui dis. C'est comme ça qu'elle est. En 2021, pendant ma première hospitalisation psychiatrique, quand il y a eu un rendez-vous familiale avec les psychiatres, ma mère était totalement dans le déni de ce qu'il m'arrive. Elle disait qu'il ne faut pas me croire. A ce moment-là, je suis parti dans ma chambre d'hôpital. Un infirmier est venu me consoler, et même pas ma propre mère. D'ailleurs, encore avant, en 2020, quand ma dépression a commencé, j'ai annoncé à ma mère mon état de santé et que j'allais voir des psy. Elle, direct, elle est montée au maximum de sa colère, et m'a crié dessus toute la soirée, en lâchant que je peux changer du jour au lendemain, que si c'est comme ça elle aussi est en dépression, et que je dois me bouger. Je n'en pouvait plus : ce jour-là, c'est la première fois que j'ai crié sur ma mère. Elle m'a insulté.
Je pense que je vais en finir là pour aujourd'hui. Tout cela ne fait que trop m'énerver.
a+ !