bonhomme

Cher journal,

Hier, on m'a appris que mon hospitalisation se termine en début de semaine prochaine. J'avoue que j'ai un peu peur de la sortie. J'ai peur de rechuter 3 semaines après ma sortie, car à mes autres hospitalisation, ça se passait comme ça. Mais je suis conscient que cette fois-ci c'est différent parce que je ne me relance pas direct dans les études ou un travail. Ca c'est une grosse différence par rapport aux autres hospitalisations. De surcroît, j'irai à l'hôpital de jour, donc je serai bien suivi et accompagné.

Ce matin, j'ai écouté le titre "les filles, les meufs" de Marguerite. Cette chanson est une critique de ce qu'on pourrait appeler le masculinisme. C'est marrant, je suis tout à fait d'accord avec la chanteuse. Tout cela me rappelle le bizutage que j'ai subi chez les scouts. On m'a plaqué, frappé, pincé... J'ai été la cible de moquerie. Et juste après ça, quand mon pote pleurait, les scouts se moquaient tandis qu'il tenait la main d'un chef, sachant que les chefs ont aussi participé au bizutage. J'ai quitté les éclaireurs après ce camp. D'ailleurs, pendant ce camp, il y a eu un moment où chaque scout voyait les chefs en privé. A ce moment-là, ils m'ont demandé quels étaient les problèmes dans ma patrouille. Ils ne me croyaient pas que je leur ai dit qu'il n'y a pas de problème dans mon groupe. Parce qu'en réalité, les problèmes de la patrouille sont les mêmes que ceux de toute la troupe, et des chefs eux-mêmes. Ma patrouille n'est qu'un bout du sujet. Il aurait fallu critiquer les chefs qui m'ont frappé. Et ça, quand j'avais 11 ou 12 ans, je n'en était pas capable. Donc bien sûr qu'il n'y avait aucun problème selon mon discours. Qu'est-ce que je pouvais faire, dans un camp dans la forêt quelque part en France, sans téléphone et sans courage, entouré d'harcelleurs violents et moqueurs ?

Dire que ce camp scout était censé être un échappatoire à un autre camp, celui de la chorale de mon collège. Car oui, j'étais à la chorale pendant le début du collège. Je ne voulais pas y aller ; j'en avais marre. Le directeur de la chorale voulait me parler. Moi, je fuyais à la fin des répétitions pour ne pas lui faire face. Mais cela ne pouvait pas durer éternellement, et, une après-midi, je me suis retrouvé dans son bureau. Il m'a mis la pression pour que je vienne l'été à son camp. Finalement ça s'est terminé comme ça, que mes parents ont dû appeler le directeur du collège pour demander l'autorisation de ne pas aller à ce camp de chorale. Ce n'est pas censé se passer comme cela. Le refus de donner mon consentement devrait suffire à ne pas me courir après.

On parlera une autre fois de comment ça se passait avec ma mère au sujet du scoutisme.

J'ai de la compassion pour le petit garçon que j'étais. J'avais clairement besoin de soutien.